Wedding planner à temps partiel

De Syra Sylla 10/11/2022
Slasheuse ! C’est ainsi que se définit Stéphanie Cazes qui alterne entre son métier de juriste et son activité de wedding planner avec Bubbly Day. Quand elle n’exerce pas en tant que juriste, elle organise ce qui doit ressembler au plus beau jour de la vie de ses clients.
Si les deux professions n’ont pas vraiment de points communs, Stéphanie a pourtant su mettre à profit les qualités requises dans l’une pour se faciliter les choses dans l’autre. Dans ce nouvel épisode de Carnet de Noces, la fondatrice de l’agence Bubbly Day raconte comment elle jongle entre sa vie professionnelle, son activité de wedding planner et sa vie privée au quotidien. Elle explique également le processus de réflexion dans la recherche de nom et nous en dit plus sur ses plans à long terme, notamment sa volonté de développer le segment Destination Wedding pour les étrangers.
L’agence Bubbly Day :
Site web : https://bubblyday.fr/
Instagram : https://www.instagram.com/bubbly_day_wedding_planner/
L’épisode 34 de Carnet de Noces est accessible sur notre chaîne YouTube :
La transcription de l’épisode 34 de Carnet de Noces est disponible ci-dessous !
Stéphanie, je suis ravi de t’avoir aujourd’hui pour ce premier épisode de la rentrée 2022. On va parler de ta saison notamment qui vient de se terminer, tu viens de me le dire juste avant qu’on lance l’enregistrement. Avant qu’on rentre dans le vif du sujet, je vais te demander de te présenter, s’il te plait.
Je m’appelle donc Stéphanie, je suis fondatrice de l’agence qui s’appelle Bubbly Day, je suis wedding planner et officiante de cérémonie, j’œuvre principalement en région parisienne.
D’où vient « Bubbly Day » ? Qu’est-ce que ça veut dire ? D’où est-ce que ça t’est venu ?
Bubbly Day, c’est une histoire assez originale et à la fois simple. Je m’étais déjà orientée pour avoir un nom d’agence anglophone puisque je souhaitais, et c’est ce que je fais actuellement, m’orienter vers le destination wedding, donc je voulais vraiment avoir un nom et une agence qui soit accessible pour les anglophones. Je m’étais dit qu’il faut que je trouve un nom anglophone. À partir de là, je n’avais pas beaucoup plus d’idées. Pour être très franche, comme toutes les wedding planners qui se lancent, j’ai fait un jour des recherches, j’ai regardé un petit peu comment les autres wedding planners s’appelaient, quel était le nom de leur agence, j’essayais un petit peu de comprendre d’où venait le nom des unes et des autres. Par exemple, j’avais beaucoup aimé le nom d’une autre grande wedding planner qui s’appelle Élodie et qui avait créé son agence D Day.
On l’a eue sur le podcast. Je ne sais plus si c’était l’année dernière ou l’année d’avant. Elle a lancé sa franchise aussi, d’ailleurs.
Exactement. Je m’étais donc dit que c’est une bonne idée de départ, en tout cas pour moi. Je tournicotais un peu autour du nom « quelque chose-day ». Un jour, quand j’étais en formation pour devenir wedding planner, j’ai rencontré une personne, Alexandre. Peut-être qu’elle se reconnaitra si elle écoute le podcast. On s’est retrouvées à la pause déj toutes les deux, on discutait, on sortait effectivement du cours sur le marketing, sur la communication et on se demandait comment on appellerait nos agences. Puis, au fur et à mesure de la conversation, elle m’a regardée et m’a dit de façon directe « tu sais, Stéphanie, moi je t’aime beaucoup, tu es une super nana, tu es dynamique, tu es enjouée, tu es souriante, puis tu as un côté, ah là là, comment dit-on en français ? Tu as un côté bubbly. » Et j’étais là, je fais « ah pétillante ? », elle me dit « oui, voilà, c’est ça, c’est tout à fait ça, c’est toi, tu es pétillante, tu es bubbly ». Et là, je me suis dit « bon sang, ça y est, je l’ai, je tiens mon nom, Bubbly Day ».
OK. Donc, ça veut dire pétillant.
Oui. Je voulais un nom qui me corresponde, qui soit à mon image et qui, à la fois, fasse rêver et interpelle. Je pense que c’est le cas puisqu’on me demande souvent pourquoi Bubbly Day, que veut dire bubbly. Donc je raconte toujours cette histoire. J’en suis assez fière parce que c’est finalement venu assez simplement et, en même temps, c’est assez original.
Oui, c’est cool puisque ça interroge, ça te fait parler de toi, ça fait parler de ta marque et ça permet peut-être aussi d’engager la conversation parfois avec des clients prospects.
Exactement.
Très cool. Tu n’en as pas parlé mais tu t’es lancée assez récemment, apparemment. J’ai fait mes petites recherches, j’ai vu que tu étais juriste en entreprise avant et que tu avais, pendant quelques temps, fait les deux en parallèle, que tu t’étais lancée en tant qu’activité parallèle de ton boulot de juriste. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus par rapport à ça, puis de la manière dont l’idée a émergé et s’est concrétisée ?
D’abord, il faut savoir quelque chose, c’est que j’exerce toujours aussi ce métier de juriste en entreprise parce que je ne peux évidemment pas encore vivre complètement et pleinement de mon activité de wedding planner. Donc je suis ce qu’on appelle une slasheuse.
Une slasheuse ? Je n’ai jamais entendu parler de ce terme non plus. C’est bien, on apprend beaucoup de nouveaux mots aujourd’hui.
Je suis une slasheuse, je jongle entre deux activités professionnelles et accessoirement le reste de ma vie. Mes journées sont, comme on peut s’imaginer, très chargées. L’idée de devenir wedding planner est venue il y a quelques années, je m’étais lancée dans une espèce de bilan de carrière, un bilan de compétences et je me suis rendu compte que j’avais très envie de faire autres choses que mon métier de juriste en entreprise. Au début, c’était « je vais faire autres choses à la place de… » Et là, avec le temps et l’expérience, je me rends compte que ces deux jobs me conviennent et que je trouve mon équilibre comme ça pour l’instant. Comment en suis-je venue à devenir wedding planner ? Après un bilan de compétences, un programme de coaching que j’ai fait ici à Boulogne, en région parisienne, je suis arrivée à la conclusion que ce que j’adorais, c’est diriger, j’aimais bien être un chef d’orchestre, j’aimais bien organiser, prévoir et, très accessoirement, j’adore faire la fête. Donc je me suis dit qu’il n’y a pas 36 métiers où tu organises, où tu prévois et où tu fais la fête à la fin. Ce n’est pas moi, évidemment, qui fais la fête. Il n’y a pas 36 métiers où tu organises des fêtes, où tu organises des évènements. Et je me suis dit « tiens, et si je me lançais dans l’organisation de mariage ? » Je suis arrivée avec cette idée de métier à 36-37 ans en me disant que si je faisais ça en plus de ce que je fais, ça me ferait du bien.
C’est assez étonnant dans le sens où la plupart des gens qui se lancent en parallèle de leur job, c’est parce qu’ils veulent changer généralement. C’est rare qu’ils te disent qu’ils ont trouvé leur équilibre comme ça et qu’ils ont justement envie de continuer à jongler entre ces deux activités. C’est souvent une phase de transition. D’ailleurs, c’est ce que j’avais cru lire sur un article des Echos où tu disais, je crois, que tu voulais switcher à temps plein sur l’activité de wedding planner en 2022. Est-ce que c’est toujours quelque chose que tu as en tête quand même de switcher complètement sur ta nouvelle activité de wedding planner ou est-ce que là tu es arrivée à la conclusion où tu te dis « finalement, j’aime toujours bien mon métier de juriste, restons comme ça, ça me convient » ?
Effectivement, c’était vraiment un projet de quitter le monde de salariat pour être entrepreneuse et me lancer à 100% et à temps plein dans cette activité de wedding planner. Le fait est que quand je me suis lancée, j’ai cumulé deux handicaps. Le premier, c’est que je me suis lancée, donc je ne connaissais rien. En plus, je ne viens absolument pas de ce milieu-là. Donc j’ai vraiment dû tout faire par moi-même. En plus de ça, je me suis lancée en plein covid, donc j’ai été plutôt bien inspirée. Hasard ou coïncidence, je n’en sais rien, mais le fait est que j’ai à chaque fois repoussé l’échéance en me disant « je vais me lancer à 100% là-dedans fin 2020 », « je vais me lancer à 100% dedans fin 2021 ». À chaque fois, l’échéance a été repoussée. Je ne dis pas que je n’ai plus envie de m’y consacrer à 100%, je dis juste que pour l’instant, en attendant, vu les circonstances, je ne peux pas me permettre de lâcher encore ce que je fais en tant que juriste pour me consacrer à 100% à l’activité. Mais c’est toujours un projet. Comme tout projet, parfois il y a des évènements imprévisibles, il y a des circonstances qu’on ne maitrise pas toujours et qui font que ce qu’on a prévu de faire à telle échéance est finalement reporté à un peu plus tard. Mais c’est toujours dans mon projet.
J’ai deux questions par rapport à ça. La première est liée à une conviction profonde que j’ai. J’ai justement conseillé un ami à moi il n’y a pas longtemps là-dessus, il me posait des questions pour se lancer dans son activité. Je lui disais que, pour moi, c’est compliqué de continuer dans ton job et de te lancer dans une activité dans le sens où tu ne seras jamais à 100% sur ton activité, il y a de fortes chances que tu n’ailles pas au bout parce que, inconsciemment, tu sais que tu as cette sécurité de l’emploi, que tu ne fasses peut-être pas les choses pour être autonome plus vite. Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire.
Tout à fait.
Je pense qu’il y a un vrai intérêt à se lancer dans le grand bain, à prendre des risques, à sortir de sa zone de confort pour justement atteindre ce point de bascule où tu peux en vivre beaucoup plus rapidement. Je sais que ça dépend forcément de la situation de chacun, mais c’est un peu la conviction que j’ai et j’aimerais bien avoir ton avis là-dessus. Puis, l’autre était de savoir comment tu jonglais entre ces deux activités. J’imagine que, et encore plus en ce moment et ces deux dernières années liées au covid, il y a de plus en plus de wedding planners qui se lancent dans le même format que le tien.
Pour répondre à ta première question, c’est clairement une donnée que j’ai en tête, je pense clairement qu’on ne peut pas espérer vivre de cette activité-là si on ne s’y lance pas à 100%. C’est clair, je suis d’accord avec ce postulat-là. C’est le mien, d’ailleurs. Je sais que je ne suis pas à 100% parce que j’ai un autre job, donc le temps que je passe sur l’autre job, c’est forcément du temps que je ne passe pas en tant que wedding planner et c’est du temps que je ne passe pas à développer mon business, ma clientèle, mes relations avec les prestataires et autres. Mais en même temps, je sais que pour l’instant, je ne peux pas faire autrement que de faire comme ça. Donc j’essaye autant que possible de jongler. C’est vrai que je ne peux pas tout quitter comme ça pour me lancer à 100%, mais c’est une étape que j’ai prévue dans mon parcours. Te dire à quelle échéance, je ne sais pas, mais j’ai prévu de le faire. J’ai vraiment envie de le faire parce que si je ne le fais pas, je ne serais pas allée au bout de l’exercice, et ce n’est pas mon genre de ne pas aller au bout de l’exercice de façon générale. Donc je sais qu’il faudrait que je le fasse, sinon je le regretterais.
Donc comment est-ce que tu fais ? Comment est-ce que tu arrives à prioriser, à organiser ton temps ? J’imagine aussi que juriste, c’est un boulot qui est assez prenant, je ne pense pas que tu es fonctionnaire en faisant du 9h-16h. Donc comment est-ce que tu fais pour organiser ton temps et prioriser tout ce que tu as à faire en tant que wedding planner ?
J’ai la chance d’être dans une entreprise et sur un poste où je suis très à l’aise. C’est un métier que j’exerce quand même depuis 2007, ça fait 15 ans. Actuellement, ça va faire six ans que je suis sur un poste où je suis très à l’aise, où je suis très, très confortable. J’ai une chef et une hiérarchie qui est extrêmement tolérante et extrêmement souple par rapport à ça. D’ailleurs, elle est au courant, je n’ai pas de secret. J’ai cette chance-là d’être sur un job dans une entreprise qui me permet d’assouplir, d’aménager mes horaires pour pouvoir travailler entre midi et 2, pour pouvoir terminer plus tôt parce que le travail est fait, et me consacrer à mon activité le soir et le week-end aussi parfois. Donc je jongle un peu avec tout ça. Je n’ai pas de journée type, les journées ne se ressemblent pas. Je peux passer 80% de mon temps sur mon métier de juriste et le reste du temps sur mon métier de wedding planner, entre midi et 2, entre deux réunions ou le soir. Je pense que je passe mon temps à jongler.
As-tu des petits hacks d’organisation, des choses que tu fais qui te paraissent peut-être naturelles mais que quand les autres te voient faire, ils disent « c’est quand même assez impressionnant que tu fasses comme ça » ? Est-ce que tu as des conseils ? Pour quelqu’un qui voudrait se lancer comme toi en ce moment et qui ne saurait pas par quel bout prendre le truc, qu’est-ce que tu lui dirais ?
Moi je suis un peu de la vieille école, je ne te le cache pas. Moi je travaille beaucoup avec des papiers et des crayons. J’ai des to-do lists, j’en ai une dans mon téléphone, mais j’en ai surtout une très longue sur une feuille de papier dans un cahier que je transporte avec moi. J’écris tout, tout ce qui me passe par la tête. Ça peut être des choses très bêtes, ça peut être des choses du quotidien genre « aller faire des courses », ou « penser à acheter ci, penser à acheter ça ». Sinon, mon cerveau est petit, je n’ai pas toute la place pour stocker tout ça. Donc je mets tout sur du papier, tout sur un cahier, j’écris tout ce que je dois faire et, au fur et à mesure, je raye. Évidemment, plus je raye, plus il s’en rajoute. Mais c’est mon petit truc comme ça parce que j’ai besoin d’avoir un visuel sur ce qui est à faire, sur ce que je dois faire et j’écris tout ce que je dois faire sur un petit cahier. C’est vrai que j’ai de la chance parce que dans mon métier de juriste, je suis déjà dans un environnement où je suis extrêmement sollicitée, où je dois jongler, où je dois passer d’une personne à l’autre, d’un dossier à l’autre. C’est un peu comme chez le médecin : tu prends rendez-vous chez le médecin, le médecin reçoit ses patients, ça s’enchaine les uns après les autres et ce n’est jamais les mêmes sujets, ce n’est jamais les mêmes problématiques et ce n’est jamais les mêmes soucis. En faisant ça dans mon métier de juriste, ça me facilite vraiment la vie dans mon métier de wedding planner. Le métier de wedding planner est aussi ça, c’est savoir passer d’un mariage à l’autre, d’une organisation à l’autre. C’est vrai que c’est quelque chose que je sais faire dans le cadre de mon travail. Comme je suis déjà, même à titre personnel, très organisée, très carrée, très prévoyante, j’arrive à peu près à me retrouver, à savoir de quoi on parle, à chaque fois tomber dans la bonne case et me dire « pour ce mariage, il y a ci et ça, il faut que j’appelle untel, il faut que je fasse ci, il faut que je fasse ça ». J’ai déjà cette capacité, cette habitude à jongler. Donc forcément, avec un métier en plus, ça ne me pose pas trop de problèmes.
Par rapport au destination wedding, tu m’as dit en début d’épisode que tu t’étais focalisée sur l’anglophone et que c’est pour ça que tu avais appelé ton agence Bubbly Day. Comment est-ce que tu as décidé de te lancer dans le destination wedding et quelle destination avais-tu en tête ? Les pays anglophones, il y en a beaucoup. Les destinations où ça parle anglais, j’imagine qu’il y en a beaucoup aussi. Comment est-ce que tu t’es positionnée par rapport à ça ?
Pour l’instant, je ne te cache pas que je n’ai pas encore bien étudié le sujet. Je pensais plutôt au destination wedding dans l’autre sens, c’est-à-dire aider des anglophones, donc des Américains ou des Anglais, à venir se marier en France, à Paris. Typiquement, récemment j’ai fait un mariage d’Américains qui sont expatriés et qui vivent à Paris, donc ils ont fait venir toute leur famille des États-Unis etc. C’est vrai que je me suis dit que c’est typiquement ce genre de choses que j’aimerais faire, aider les gens qui sont aux États-Unis ou qui sont en Angleterre et qui souhaiteraient se marier en France mais qui n’y connaissent absolument rien, qui ne savent pas où chercher des lieux, où chercher des traiteurs et autres, mais qui ne veulent pas trop s’embêter et qui veulent quelqu’un pour gérer toute l’organisation. Donc c’est vrai que c’est quelque chose que je souhaiterais développer. Avec le covid, ça a été un petit peu compliqué ces derniers temps pour que les gens se déplacent, mais c’est quelque chose que j’aimerais vraiment développer parce qu’il se trouve que je parle en plus anglais. Dans le cadre de mon métier de juriste, je parle très bien l’anglais et je me suis dit que c’est encore quelque chose que je peux mettre au service du métier de wedding planner en me spécialisant sur ce genre de mariages et sur ce type de clientèle. C’est vrai que typiquement, la mariée américaine que j’ai mariée cet été, quand je l’ai rencontrée, elle m’a dit très clairement « je veux une wedding planner française mais qui parle anglais, parce que les wedding planners américaines qui peuvent organiser des mariages en France, ça existe, bien sûr, mais ce que je veux, c’est une Française, une vraie Française qui parle français et qui connait les mariages à la française, qui connait tous les trucs et astuces, tous les trucs où il faut aller, les bonnes choses à manger, les bonnes choses à boire etc. »
Oui. C’est vrai que les anglophones se disent qu’il y a une vraie expertise à être français et à connaitre toute la gastronomie, tous les lieux. Ce n’est pas alogique. Comment est-ce que tu trouves ces clients-là ? C’est vrai que ce n’est quand même pas simple de trouver des clients quand on est wedding planner, on le sait, c’est une des grosses missions pour alimenter la machine. Toi tu es quand même sur un positionnement assez spécifique. Est-ce que tu as une stratégie pour aller trouver les clients anglais ? Comment est-ce que tu t’y prends ?
La plupart de ce que j’ai fait, c’était principalement du bouche à oreille. Il se trouve que j’avais fait le mariage d’une de mes collègues qui était juriste aussi avec moi, c’était une collègue qui était anglaise, qui maintenant est devenue française depuis, elle avait fait son mariage avec moi, j’avais aidé à l’organiser, j’avais aussi et surtout fait sa cérémonie laïque en anglais parce qu’il y avait sa famille qui venait de l’Angleterre. D’ailleurs, pour la petite histoire, je crois qu’il y avait 150 invités et sur ces 150 invités il n’y en avait que deux ou trois qui ne parlaient pas du tout français. Donc j’ai fait une cérémonie en anglais pour trois personnes parmi les 150 invités. C’était ma toute première cérémonie laïque, je me rappelle. J’avais mis la barre haute sur ce coup-là.
Tu dois vraiment être à l’aise en anglais.
Je m’étais franchement éclaté, ça a été un super jour. C’est vrai qu’elle a parlé de moi, après coup, sur un groupe Facebook auquel elle est abonnée parce qu’il y avait une Américaine qui cherchait une wedding planner française pour organiser son mariage à Paris. Elle a parlé de moi et ça s’est fait comme ça. Je pense que sur ce type de clientèle, ça va être beaucoup de bouche à oreille. Donc c’est quelque chose qu’il faut que je travaille. Je sais que j’ai des amis de mes parents qui ont des enfants qui vivent aux États-Unis ou en Angleterre et qui ont déjà eu l’occasion de me solliciter pour savoir si je pouvais m’occuper de leur mariage etc. Je pense que c’est quelque chose qu’il faut que je développe à partir de l’année prochaine pour pouvoir atteindre ce type de clientèle-là. Mais j’ai bien conscience que ça va être beaucoup de bouche à oreille, encore plus.
As-tu pensé à switcher ta communication en anglais ? On a eu des invités sur le podcast notamment qui ont publié des shootings d’inspiration sur des sites assez réputés aux États-Unis, je ne me rappelle plus des noms. C’est vrai que ça pourrait être quelque chose de bien aussi pour toi pour te faire de la visibilité dans les pays où tu as envie d’être visible. C’est vrai que tu as un gros avantage aussi, c’est que pouvoir assurer une cérémonie laïque en anglais, il n’y a pas beaucoup de wedding planners français qui peuvent mettre ça dans les prestations qu’ils proposent. Le gros avantage aussi, c’est qu’aux États-Unis ils ont l’habitude de faire appel à des wedding planners. C’est vrai qu’il y a beaucoup de publications en anglais sur lesquelles tu pourrais peut-être te présenter.
C’est vrai que quand je me suis lancée, typiquement, mon site internet est en français aujourd’hui, mais je voulais faire aussi une page anglaise parce que je m’étais dit « tu veux attirer la clientèle anglophone, mais si tu fais un site internet en français, tu ne vas pas attirer beaucoup de monde dans cette cible de clientèle ». Ça fait partie aussi des projets sur lesquels je réfléchis, à switcher effectivement ma communication en anglais, le site internet. Aussi, j’avais réfléchi à, quand je publie sur Instagram, faire des publications à la fois en français et en anglais, comme on le voit, il y en a qui le font aussi. Peut-être que l’année prochaine, mon site sera en anglais et mes publications seront en français et en anglais. Mais pour l’instant, c’est encore à l’étude.
Très bien. On suivra ça en mettant un lien de ton compte Instagram sur l’article qui accompagnera ce podcast. J’ai vu que tu avais une stratégie qui était quand même assimilée, où tu mets des photos de tes mariages et des inspirations Pinterest.
Exactement.
On va tout de suite passer au dernier segment du podcast. Je sais qu’il y a une question où tu as déjà partiellement répondu. D’ailleurs, c’est la deuxième question que je voulais te poser. On va commencer par savoir si jamais il y avait des outils, logiciels dont tu ne pourrais te passer dans ton quotidien de wedding planner. On sait déjà que tu utilises beaucoup le papier, le crayon et les check-lists. Ça marche très bien aussi, il faut aussi savoir revenir à la base. Mais est-ce qu’il y a des outils peut-être un peu plus tech, un peu plus « évolués » que tu utilises au quotidien ?
Franchement, non. Je ne vais pas être très originale. À part Excel, Word, non, pas du tout. Je sais qu’il y a un superbe outil dont j’ai souvent entendu parler. D’ailleurs, je suis abonné à son compte. C’est WeddingPlan. Je sais que c’est un outil que beaucoup utilisent, qui a vraiment fait ses preuves et qu’il faudrait que j’utilise. Typiquement, ça fait partie aussi de mes projets de m’intéresser à cet outil-là et, pourquoi pas, y passer parce que je pense, en plus, que ça me ferait gagner du temps. Tu as bien compris que vu ma situation, le temps est précieux en ce qui me concerne, donc si je peux avoir un outil parfait, idéal qui m’aide à gérer tout ça…
Si Webert t’entend, je ne sais pas s’il écoute le podcast, je crois qu’il est abonné à la newsletter, c’est quelqu’un qu’on connait bien chez Planners, s’il peut t’envoyer un code de réduction pour tester, le message est passé.
Pourquoi pas, à l’occasion.
Sinon, est-ce qu’il y a des mauvais conseils, des idées reçues que tu entends beaucoup dans le domaine de l’organisation de mariage ?
Oui. Je pense que rien que quand les gens entendent le nom, les gens se demandent ce que c’est que ce métier, ça ne fait pas très sérieux. Les gens s’imaginent que c’est très facile d’organiser un mariage, que ça ne demande pas tant de travail que ça. Typiquement, c’est une anecdote, j’ai parlé de mon métier de wedding planner à un autre collègue qui m’a dit « ton job, c’est un job saisonnier, tu ne bosses que l’été ». C’est le cliché de l’au-delà. Je lui ai dit « non, pas du tout ». Et là, elle m’a regardée et m’a dit « non ? Je raconte une connerie là ? », j’ai dit « oui, oui, c’est une belle bêtise que tu racontes parce que ce n’est pas du tout ça ».
Ce serait même un peu le contraire au final, c’est-à-dire que tu passes tout ton hors-saison à organiser et les mariages que tu fais l’été sont généralement le fruit de toute l’organisation que tu as fait les mois précédents.
Exactement, c’est ça. Les gens pensent que c’est un métier où on ne travaille pas beaucoup, on ne travaille que 2-3 mois l’année. Un autre cliché aussi que j’ai entendu souvent, ça me fait rire, « en fait, tu passes ton temps en dégustation traiteur ? », « du tout, du tout ». Généralement, les dégustations traiteur, pour être très franche, je ne les fais pas parce que je trouve que c’est un moment assez particulier où les mariés sont entre eux, ils dégustent, ils se font plaisir, moi je n’ai aucune valeur ajoutée.
Est-ce que toi tu as identifié une grande tendance ou des choses qui bougent entre le moment où tu t’es lancée en plein covid et cette année, sur les prochaines années ou sur les dernières demandes que tu as eues ? Est-ce qu’il y a une tendance que tu vois émerger dans le domaine du mariage ?
Avec l’expérience que j’ai, je ne sais pas si c’est un effet post-covid ou si c’est quelque chose qui va perdurer dans le temps, j’ai constaté que la plupart des mariés voulaient vraiment de l’extérieur, ils voulaient dehors : ils voulaient faire les cocktails dehors, ils voulaient limite faire le diner dehors, ça peut être des diners sous forme de buffets dinatoires, les mariés veulent de la musique, du live. Je pensais que c’était vraiment des conséquences, des effets de la crise covid, des confinements et l’ensemble des restrictions qu’on a tous subis. Mais j’ai un peu l’impression que ça se confirme et que les gens ont envie que les mariages soient des moments conviviaux, ils n’ont plus forcément envie que ça rentre dans des cases ou dans des codes. On sent que les mariés veulent faire des choses à leur image et en cassant un petit peu les codes traditionnels. Je trouve ça assez intéressant. Pour moi, ça m’ouvre forcément des portes puisque je positionne vraiment sur des mariages pétillants et originaux, en tout cas les plus originaux possibles.
Ce sera le mot de la fin. Ça nous laisse juste le temps de conclure et de te souhaiter le meilleur pour la suite. On va suivre, comme je disais tout à l’heure, ton aventure de loin en te suivant sur les réseaux. On mettra ça sur l’article qui accompagnera ce podcast sur le blog Planners. Puis, comme je te l’ai dit avant d’enregistrer, je te laisserai également présenter ta belle activité Bubbly Day sur la plateforme.
Ça marche. Merci à toi, Benjamin.
Merci à toi, Stéphanie. À bientôt !
À bientôt !